Depuis 1985, l’ESCEA de Lausanne a reçu l’autorisation d’ouvrir des classes à plein temps (ce qui était la norme en Suisse allemande). La demande pour ce genre de formation était forte car il y avait de nombreux jeunes capables de faire des études supérieures qui, soit ne remplissaient pas les conditions pour entrer à l’université, ou alors cherchaient une alternative à la formation en auditoire.
L’arrivée des étudiants.es à plein temps marquait un changement important aussi bien sur les plans de la gestion que de la pédagogie.
En effet, l’école se trouvait face à des personnes plus jeunes passant le plus clair de leur temps dans les locaux de l’ESCEA. Les étudiants.es avaient plus de temps pour étudier et lire; leurs exigences étaient différentes.
Principalement centrée sur la formation, ce qui était bien, l’école ne disposait que d’une petite infrastructure. Pour des raisons financières, elle a dû faire preuve de beaucoup d’ingéniosité et lutter pour adapter l’environnement à l’évolution. Ce n’est en fait qu’en déménageant à « Fréminet » qu’elle a bénéficié d’un contexte permettant d’envisager vraiment une vie de Campus.
De plus, l’avènement des HES a permis de justifier la création d’instituts de recherche, de cours et de formations postgrades.
Il est intéressant de constater le glissement progressif de la formation initiale (1980) vers un nouveau modèle de Haute école. Cette évolution positive, favorisant également des comparaisons et des échanges sur le plan international, doit néanmoins ne pas perdre son âme, son originalité qui la distingue clairement de l’Université. En effet, ce qui fait la force des HES d’aujourd’hui, c’est comme à l’époque, une orientation clairement vers la pratique.
L’ouverture des classes à plein temps, mais aussi l’augmentation des effectifs, ont permis de faire évoluer la structure du corps enseignant qui, progressivement, s’est professionnalisé pour occuper des postes à plein temps (d’où l’importance de faire de la recherche pour ne pas perdre le contact avec la pratique et de continuer à engager des chargés de cours actifs en entreprise).
Pour revenir aux classes à plein temps, il faut aussi souligner que le développement de la recherche et la mise en place d’un contexte global de formation reposent aussi sur le fait qu’il existe une vie active et motivante sur le Campus. Dans ce contexte, les classes à plein temps, par le fait même que les étudiants.es vivent sur le site, apportent l’émulation nécessaire au développement des idées.