Toujours apprendre

Apprendre c’est la vie

Je ne connais pas un moment où je n’ai pas appris !

A tout âge, et dans toutes les circonstances, nous faisons des expériences où nous sommes appelés à apprendre. Il est clair que la manière d’acquérir des connaissances va être très différente selon les cas. Entre le côté formel d’une formation structurée et l’expérience acquise, il y a une multitude de voies possibles … et c’est tout cela qui construit notre personnalité.

Pour la formation professionnelle il en va de même ; il y a des formations scolaires et académiques et puis il y a toutes les autres alternatives (formation personnelle, cours en entreprise, perfectionnements ponctuels ou de plus longue durée, stages, recherche, conseils d’un «paire» … etc.).

Pour illustrer de façon concrète ce préambule, j’aimerais citer mon apprentissage atypique de l’informatique.

Il faut remonter aux années 70, à une époque où l’informatique n’était encore pas monnaie courante dans l’enseignement, pour retrouver mes premiers contacts avec un domaine en général réservé à des moyennes ou grandes entreprises.

Pour mémoire :

  • le premier ordinateur au sens moderne du terme, l’ENIAC, construit par l’armée américaine, date de 1945 et pesait 30 tonnes
  • la deuxième génération d’ordinateurs, basée sur l’invention du transistor, date des années 50 (1952 premier ordinateur scientifique IBM ; 1953 premier ordinateur de gestion IBM)
  • les ordinateurs de la troisième génération qui utilisaient des circuits intégrés sont apparus en 1963. C’étaient les premiers ordinateurs compatibles entre eux et qui étaient capables de couvrir l’ensemble des domaines d’application (programmation à l’aide de langages évolués tels que Fortran, Cobol, Simula, APL, … etc.)
  • on parle des mini-ordinateurs que depuis les années 70.

C’est dans ce contexte que j’ai suivi la première fois en 1968, à l’Ecole des HEC de Lausanne, un cours théorique sur l’«automatisation de l’entreprise» dispensé par le professeur Amsler, à raison de 2 périodes par semaine.

Dans mon activité d’enseignant, qui débuta en 1970, les premiers cours d’informatique que j’ai suivis ont été organisés par l’Ofiamt (actuel OFFT) dès 1972.

De 1973 à 1974, j’ai fréquenté plusieurs cours chez IBM à Genève et acquis des connaissances sur :

  • le hardware, principalement sur l’IBM 370
  • la description des différents types de mémoires et les méthodes d’organisation des fichiers
  • la logique de programmation et les concepts de programmation modulaire
  • les outils d’optimisation et les tables de décision.

L’enseignement aux apprentis.es de l’Ecole professionnelle commerciale de Lausanne (EPCL) s’est fait jusqu’en 1977 de manière purement théorique (avec quelques démonstrations sur un moniteur). Le premier ordinateur central, avec des terminaux connectés, a été acquis en 1978 (la programmation se faisait en langage COBOL).

J’ai acheté mon premier ordinateur personnel en 1981, et c’était un Sinclair ZX81 avec une mémoire vive de 1 ko !!! (programmation en Assembleur et Mini-Basic). Ce n’est qu’en 1983 que j’ai acquis un Apple 2e avec 2 unités de disquettes. A cette époque-là, j’ai dû beaucoup apprendre par moi-même et avec l’appui de quelques collègues qui se trouvaient dans la même situation que moi.

ZX81 + mémoire additionnelle 16 ko + imprimante thermique
Apple 2e + moniteur + 2 unités de disquettes
Apple PowerBook 150
mon premier portable

C’est également en 1983, dans le cadre de la collaboration entre l’ESCEA et le Groupement romand de l’informatique (GRI), que j’ai été confronté à un nouveau défi. La création de l’Institut suisse d’informatique de gestion (ISEIG) qui avait notamment pour buts d’enseigner la conception et la gestion informatique. Je ne me voyais pas diriger cette école sans mettre à jour mes connaissances. Je connaissais MCP (méthode de conception de projets), mais sans entrer dans tous les détails, il m’a fallu apprendre «Merise».

Enfin, par la suite l’ESCEA/HEG-Vd et l’ESVIG s’étant développées, un département informatique a été créé et les responsabilités ont pu être déléguées.

Ce parcours, non linéaire, se produit aujourd’hui encore régulièrement, dans tous les domaines nouveaux … parce que l’innovation n’a pas de fin et que la vie a toujours quelque chose à nous apprendre